Aller au contenu

Page:Chazel - Le Chalet des sapins, 1875.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

2
le chalet des sapins

balustrades des balcons, faisaient à chacun des détails du chalet une toilette spéciale de verdure et de fleurs.

Le doux nid que cette chère maison ! C’était notre paradis. Quatre fenêtres éclairaient à chaque étage chacune de ses façades.

On entrait dans le chalet par un péristyle d’où l’on avait vue sur la route et sur toute la vallée.

De chacune de nos fenêtres l’œil remontait les pentes de la forêt et s’arrêtait sur la vieille tour du château de Nideck, debout sur sa base de rochers, et, quand le temps était clair, sur le rideau argenté de la cascade. Que de souvenirs cette vue éveillait en nous ! La tour et la cascade étaient le but favori des promenades que mon père ménageait aux visiteurs du chalet des sapins. Que de fois, quand nous nous y étions attardés, un beau feu de branches sèches avait illuminé et réchauffé, pour nos hôtes et pour nous, cet admirable et mystérieux décor ! Plus haut nous apparaissaient, dans une brume bleuâtre, les cimes du Schneeberg, et tout autour, aussi loin que la vue pouvait porter, des feuilles et encore des feuilles, et de grands massifs boisés qui s’allaient perdre par des ondulations décroissantes jusqu’aux limites les plus reculées de l’horizon. Deux sapins