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Page:Chazel - Le Chalet des sapins, 1875.djvu/156

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le chalet des sapins

gagner, quand mon père se retourna tout à coup vers nous :

« Qui veut un cadeau, dit-il, une belle canne de bois sculpté, par exemple ? Parlez, les enfants, vous n’avez qu’un seul mot à dire. »

Chacun de nous leva la main et souligna le geste d’un : moi ! énergique.

« Eh bien ! attendez un moment. Nos amis les charbonniers en ont à revendre. Vous n’avez que l’embarras du choix. »

Le vieux charbonnier se détacha du groupe de ses compagnons, entra dans l’une des cabanes et en ressortit l’instant d’après, apportant dans ses mains un assortiment de cannes vraiment magnifiques. Il y en avait de toutes les tailles et de tous les bois, les unes en sapin, les autres en chêne ou en bois de houx ; chacune se terminait par une poignée sculptée avec un art surprenant et qui représentait soit un minois d’écureuil, soit une hure de sanglier, soit encore une couleuvre enroulée autour du bâton.

Nous nous extasiions devant ces sculptures, où la nature était prise sur le fait avec une vérité singulière.

« Ce sont là les petits métiers de la forêt, nous dit mon père ; pendant que le bois brûle à petit