nos manteaux d’été, et nous nous mettons en route.
Jusqu’à la forêt tout alla bien. Mais à peine avions-nous franchi le premier rideau des arbres, que d’épais nuages d’un bleu foncé, de véritables nimbus gros de tempête et de pluie, arrivèrent au galop du fond de la vallée.
« Marchons toujours, dit Maurice, ça ne sera rien. »
Notre père n’était pas aussi rassuré. Il se consulta un instant, puis, après avoir interrogé le ciel :
« Mieux vaut rester sous les arbres, dit-il ; en retournant dans la vallée, nous serions trempés comme des soupes avant d’être de retour au chalet. En marche donc et lestement, si nous voulons arriver à la maison forestière avant l’orage. »
Nous nous remîmes à marcher d’un bon pas. Déjà les rafales s’engouffraient sous les arbres, et quelques gouttelettes tièdes, apportées par le vent, fouettaient nos visages.
« Ton châle est-il bon, mignonne ? demanda mon père. Tu n’as pas peur de te mouiller ?
— Non, père, merci, dit Marguerite ; mais c’est égal, dépêchons-nous. »
Nous étions entrés en pleine futaie. Bientôt