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Page:Chazel - Le Chalet des sapins, 1875.djvu/266

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le chalet des sapins

« Quand il y aura de la braise, tu mettras le pommes de terre, dis ? »

Et, souriant tristement :

« Tu vois que j’avais raison de les prendre… Marguerite en mangera aussi. — Pourquoi ne dis-tu rien, Marguerite ? »

Marguerite se disait, sans doute, que cette halte accordée à la fatigue n’était qu’un bien faible répit ; qu’il faudrait tout à l’heure se résigner au danger d’une longue nuit passée à la belle étoile, ou d’un nouveau voyage à la découverte, sans guide, sans boussole et peut-être, hélas ! sans issue.

Du pain, des pommes de terre cuites sous la cendre, quelques morceaux de chocolat, l’eau contenue dans la gourde, voilà tout le menu. Cependant ces quelques bouchées nous firent du bien. Quand Maurice eut mangé sa dernière pomme de terre, il regarda Marguerite d’un air inquiet, et, se rapprochant d’elle, il appuya de nouveau sa tête sur ses genoux.

« Est-ce que nous allons partir tout de suite ? dit-il. Je voudrais bien me reposer encore un peu ?…

— Es-tu bien fatigué, mon chéri ?

— Oh non ! je suis même très-fort, va. Tu ver-