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Page:Chazel - Le Chalet des sapins, 1875.djvu/269

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le chalet des sapins

ras tout à l’heure. Donne-moi seulement cinq minutes, et tu verras ! »

Marguerite ramena le pan de son manteau sur le visage de notre jeune frère.

« Repose-toi bien, dit-elle, pendant qu’Édouard va mettre du bois dans le feu. »

Maurice s’installa de son mieux, et je mis une nouvelle brassée de branches sèches dans le foyer.

Quelques instants s’étaient écoulés quand Marguerite me toucha le bras : elle écarta son manteau, et je vis alors que les yeux de Maurice s’étaient fermés.

« Tu dors ? lui dis-je à demi-voix.

— Je ne dors pas, dit-il d’une voix éteinte ; non, je ferme seulement les yeux pour mieux réfléchir. »

L’instant d’après, le bruit égal de sa respiration nous prouva qu’il dormait de tout son cœur. Je pus ramener sur sa poitrine son petit manteau, dont les boutons s’étaient défaits sans qu’il parût s’en apercevoir.

Marguerite ne se plaignait pas. Elle trouvait assez de force dans son courage pour résister à ses pensées, et pour supporter cet enfant endormi qui s’abandonnait de tout son poids. Je voulus,