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Page:Chazel - Le Chalet des sapins, 1875.djvu/333

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le chalet des sapins

sent successivement : je suis médecin ; j’ai des clients qui se portent tous bien et qui veulent bien croire que j’y suis pour quelque chose. Maurice est avocat depuis hier. — L’avenir est aux avocats, dit-on. — Nous le verrons bien.

Mon père, après avoir été le meilleur des pères, est devenu, — Marguerite l’en gronde quelquefois, — un par trop bon grand-père. Il monte tous les matins à cheval sur une canne avec ses deux petits-enfants et leur commande des manœuvres étourdissantes. Cette cavalerie en miniature suffit à sa gloire. — « Ce régiment-là, dit-il à Marguerite, en vaut bien un autre. Il est aussi difficile à mener. »

Et Zaféri ? — Eh bien, Zaféri est entré dans l’administration des forêts. Mon père est parvenu à le faire nommer dans le département du Bas-Rhin. Plus heureux que nous, il habite notre chalet toute l’année, et, à toutes nos vacances, nous allons l’y rejoindre. Quand nous arrivons, c’est grande fête, et la fête dure autant que nos congés. Tous nos souvenirs sont dans ce lieu charmant.

Zaféri n’a eu qu’un chagrin depuis qu’il a quitté la vie sauvage, il a perdu son ami Wolff. Le pauvre animal est mort un jour au coin de notre feu,