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Lisez-vous Le Mercure ?
Jamais.
Tant pis, morbleu ! Tant pis ! Bonne lecture ! [470]
Lisez celui du mois ; vous y verrez encor,
Comme aux dépens d'un fou, je m'y donne l'essor.
Je ne sais pas qui c'est ; mais le benêt s'abuse,
Jusque-là qu'il me nomme une dixième muse,
Et qu'il me veut, pour femme, avoir absolument. [475]
Moi j'ai, par un sonnet, riposté galamment.
Je goûte à ce commerce un plaisir incroyable !
Et vous ne trouvez pas l'aventure impayable ?
Ma foi, je n'aime point que vous ayez donné
Dans un goût pour lequel vous étiez si peu né. [480]
Vous, poète ! Eh ! Bon Dieu, depuis quand ? Vous !
Moi-même.
Je ne saurais vous dire au juste le quantième.
Dans ma tête, un beau jour, ce talent se trouva ;
Et j'avais cinquante ans quand cela m'arriva.
Enfin je veux, chez moi, que tout chante et tout rie. [485]
L'âge avance et le goût avec l'âge varie.
Je ne saurais fixer le temps ni les désirs ;
Mais je fixe du moins chez moi tous les plaisirs.
Aujourd'hui nous jouons une pièce excellente ;
J'en suis l'auteur. Elle a pour titre : L'indolente . [490]
Ridicule jamais ne fut si bien daubé ;
Et vous êtes, pour rire, on ne peut mieux tombé.
Ne comptez pas sur moi. J'ai quelque affaire en tête,
Qui ne ferait chez vous de moi qu'un trouble-fête.
Et quelle affaire encore ?
Un diable de neveu [495]
Me fait, par ses écarts, mourir à petit feu.
C'est un garçon d'esprit, d'assez belle apparence,
De qui j'avais conçu la plus haute esp