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Page:Chefs-d'oeuvre des auteurs comiques, Tome 5, 1846.djvu/264

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Je l'écoute ; ou plutôt, sans cela, je l'admire,

Et m'offre, en trouvant beau tout ce qui lui plaira, [1855]

De me couper la gorge avec qui le niera.

LISETTE

Ce n'est pas maintenant votre plus grande affaire.

Songez à profiter d'un avis salutaire.

Pourriez-vous nous trouver de ces perturbateurs

Du repos du parterre et des pauvres auteurs, [1860]

Contre les nouveautés signalant leurs prouesses,

Et se faisant un jeu de la chute des pièces ?

DORANTE

Que diable en veux-tu faire ? Oui ; pour un, j'en sais trois.

LISETTE

Courez les ameuter, pour aller aux Français,

Sur ce qui se jouera, faire éclater l'orage. [1865]

La pièce est de l'auteur qui vous fait tant d'ombrage.

Le père de Lucile y vient d'aller...

DORANTE

Tu veux...

LISETTE

Ah ! J'en serais d'avis : faites le scrupuleux.

Damis ne l'est pas tant, lui ; car, à votre père,

Il a de votre amour écrit tout le mystère. [1870]

Ce n'aura pas été pour vous servir, je crois.

Et vous le voudriez ménager ? Et sur quoi ?

Les plaisants intérêts pour balancer les vôtres !

Une pièce tombée, il en renaît mille autres.

Mais Lucile perdue, où sera votre espoir ? [1875]

Monsieur de Francaleu, vous dis-je, va la voir.

Il n'a déjà que trop ce bel auteur en tête.

S'il le voit triompher, c'est fait ; rien ne l'arrête :

Il lui donne sa fille, et croirait aujourd'hui

S'allier à la gloire, en s'alliant à lui. [1880]

DORANTE

Ah ! Tu me fais frémir, et des transes pareilles

Me livrent en aveugle à ce que tu conseilles !



Scène X

LISETTE, seule.

Ah ! Ah ! Monsieur l'auteur, avec votre air humain,