Page:Chefs-d'oeuvre des auteurs comiques, Tome 5, 1846.djvu/447

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avec emphase.}}

Mon art.

COLIN.

Je n'en saurais douter.

Hélas ! Qu'il m'en va coûter

Pour avoir été trop facile

À m'en laisser conter par les dames de cour !

LE DEVIN.

On sert mal à la fois la fortune et l'amour.

D'être si beau garçon quelquefois il en coûte.

COLIN.

De grâce, apprenez-moi le moyen d'éviter

Le coup affreux que je redoute.

LE DEVIN.

Laisse-moi seul un moment consulter.

Le devin tire de sa poche un livre de grimoire et un petit bâton de Jacob, avec lesquels il fait un charme. De jeunes paysannes, qui venaient le consulter, laissent tomber leurs présents, et se sauvent tout effrayées en voyant ses contorsions.

Le charme est fait. Colette en ce lieu va se rendre ;

Il faut ici l'attendre.

COLIN.

À l'apaiser pourrai-je parvenir ?

Hélas ! Voudra-t-elle m'entendre ?

LE DEVIN.

Avec un coeur fidèle et tendre

On a droit de tout obtenir.

À part.

Sur ce qu'elle doit dire allons la prévenir.


Scène V.

COLIN.

Je vais revoir ma charmante maîtresse.

Adieu, châteaux, grandeurs, richesse,

Votre éclat ne me tente plus.

Si mes pleurs, mes soins assidus,

Peuvent toucher ce que j'adore,

je vous verrai renaître encore,

Doux moments que j'ai perdus.