Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/40

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III


De la porte au dehors, d’un pas respectueux,
L’esclave de service avec lenteur s’avance
En saluant le sol de la main et des yeux,
Se courbant jusqu’à terre en un profond silence
Qui semble avoir scellé sa bouche d’un cachet.
« Un Derviche, dit-il, qui, du nid du Corsaire
Échappé, vient ici révéler un secret. »
Sur un signe, à Seyd l’esclave avec mystère
Amène le captif. Ses bras étaient pliés
Sur sa veste fond vert ; sa démarche incertaine
Chancelait, ses regards étaient humiliés.
Il paraissait vieilli, moins d’âge que de peine,
Et de la pénitence il avait la pâleur,
Non celle de la crainte. À son Dieu dans son cœur
Et par état voué ; sa noire chevelure
Se couvrait d’un bonnet, d’un fez ambitieux,
Sa robe à larges plis flottante et sans ceinture
Enveloppait un sein qui battait pour les cieux.
Soumis, maître de soi, le digne anachorète,
Calme, rencontrait l’œil qui voulait le scruter,
Ayant à la demande une réponse prête
Avant que le Pacha le daignât écouter.