Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/55

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L’assaillant à cette heure, et jamais oubliés,
Ou louables ou nuls, action palpitante ;
Maintenant refroidis, au crime associés ;
Sentiment desséché de son mal invisible,
Ver rongeur qui caché n’en est pas moins sensible :
Tout présente, en un mot, aux yeux, horrible à voir,
Le sépulcre béant, le cœur nu qui s’y cache,
Jusqu’à ce que l’orgueil, saisissant le miroir
Où l’âme se contemple, avec dépit l’arrache,
Et, révolté, le brise avec rage en morceaux.
Oui, l’orgueil peut voiler tous ces hideux tableaux,
Le courage braver, couvert de son égide,
Ce qui précède ou suit la chute du damné.
Nul n’est exempt de crainte, et le plus intrépide
Fanfaron lâche et faux, ne veut qu’être prôné.
Le plus digne n’est pas le faiseur d’étalage
Qui s’enfuit, mais celui qui regarde la mort,
Qu’il va chercher d’avance au milieu du voyage,
Et dont il soutiendra le menaçant abord.

XI


Le palais est brûlé ; dans une grande salle
Au pouvoir du Pacha, dans la plus haute tour,
Conrad était assis, seul, sur la froide dalle ;
Le fort tient renfermés le captif et sa cour.
Conrad ne peut blâmer sa cruelle sentence,