Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/71

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IV


Dans ce contact abrupte on s’anime, on agite
Des projets de salut, de vengeance ou rançon,
Tout chez eux excepté le repos et la fuite ;
Même dans leur détresse au sein de l’abandon,
Respire de Conrad le courage sublime,
Et bannit de leur cœur le lâche désespoir.
Quel que soit son destin, ou vainqueur ou victime,
Les cœurs qu’il a formés, c’est pour eux un devoir
De le sauver vivant, ou d’apaiser son ombre.
Malheur à l’ennemi ! De rares défenseurs
Survivent, mais hardis, forts dans leur petit nombre,
Tous sûrs et dévoués, et tous hommes de cœurs.

V


Le farouche Seyd, dans, la chambre secrète
Du harem, pèse encor de son captif le sort.
De la haine à l’amour son âme erre inquiète,
De Gulnare à Conrad passe et repasse encor.
La belle et tendre esclave à ses pieds est couchée,
Épiant son sourcil pour calmer son esprit ;
Quand de son grand œil noir la flèche décochée,
Maint coup d’œil anxieux, sympathique, jaillit,