Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/75

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Aussi sans démêler son trouble, à la colère
De son maître elle s’offre, essai bien téméraire,
Et le réprime encor. Mais la lutte en son cœur
S’élève : de la femme ici vient le malheur.

VI


Cependant, inquiet, las d’une longue attente,
Paisible toutefois dans sa torture lente,
Ballotté nuit et jour, il dompte la terreur,
En ce temps d’intervalle où flotte en proie un cœur,
Lorsque chaque heure vient, plus que le trépas même,
Empirer les apprêts de son destin suprême,
Lorsqu’au seuil il entend sonner l’écho fatal
De chaque pas qui mène à l’échafaud, au pal ;
Et lorsque chaque son qui grince à son oreille
Va frapper le dernier à son chevet qui veille.
Il dompte la terreur de son cœur indompté,
Qui fier contre la mort toujours s’est révolté,
Abattu maintenant, il endure en silence
La plus poignante épreuve en toute sa souffrance.
La chaleur du combat et le fracas des vents
Laissent l’esprit à peine inerte en ces instants.
Mais dans un noir cachot se voir chargé de chaînes,
En proie à ses pensers dans ces nuits souterraines,
Sur des crimes passés, sur un futur destin,