Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/93

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Et gravit le sentier qui domine la plage,
Il gagne la tourelle, il s’arrête ; aucun bruit
Ne résonne au dedans ; à l’entour, c’est la nuit.
Il frappe, il frappe fort ; rien ne se fait entendre,
Rien ne l’annonce au moins, ni réponse, ni pas.
Il frappe une autre fois ; il frappe, mais plus bas,
Sa main tremblante à peine aide à ce cœur si tendre,
Le portail s’ouvre, c’est un visage connu,
Non ce visage cher que son désir dévore.
Deux fois il veut parler et deux fois il s’est tu.
Deux fois sa question est prête et meurt encore.
Il saisit le flambeau de son avide main,
Sa clarté bienfaisante à tout doit satisfaire,
La main glissante laisse échapper la lumière.
La rallumer serait attendre le matin,
Un siècle entier d’attente, une longue agonie.
Dans le noir corridor vacille une lueur,
Vers la chambre il s’élance et sa vue est saisie
De ce que pressentait, sans y croire, son cœur.

XX


Droit et debout, l’œil fixe, immobile, en silence
Il contemple l’objet naguère palpitant.
Il contemple, ah ! regard bien long dans la souffrance
Vain (on n’ose avouer ce qu’on sait bien pourtant).