Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

En se purifiant se filtre dans la terre.
La tempête a miné, la foudre fend le roc ;
Ainsi brisé ce cœur avait senti le choc.
Là croissait une fleur, sous la crête sauvage,
Que l’ombre jusqu’ici préserva de l’orage,
Mais un coup de tonnerre a détruit tous les deux,
Le solide granit et le lis gracieux.
La tendre fleur n’a plus de feuille qui lui reste
Pour dire au pèlerin son histoire funeste.
Elle s’est consumée en un poudreux débri.
De son froid protecteur, qui lui servait d’abri,
Les fragments à l’entour, sur ce maudit asile,
Noircis et dispersés, couvrent un roc stérile.

XXIV


C’est l’aurore. Bien peu vers cette heure du jour
Osent troubler leur maître. Anselme dans la tour
L’y cherche : il n’est pas là, non plus que sur la plage
De l’île avant la nuit l’on parcourt le rivage,
Un, deux, trois jours passés, sans arrêt, sans repos
L’on appelle et l’on crie à lasser les échos.
Au mont, grotte, antre, val, toute recherche est vaine,
D’un bateau sur la rive on retrouve la chaîne,
Une chaîne brisée, et, l’espoir renaissant,
L’on cherche, l’on explore, on fouille l’océan.