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Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/102

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CHAPITRE IVe

Des méprisables parmi les femmes

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Sache, ô vizir, que Dieu te fasse miséricorde ! que les femmes sont de diverses natures ; il y en a qui sont dignes d’éloges ; d’autres au contraire, ne méritent que le mépris.

La femme qui mérite le mépris des hommes est laide et bavarde ; elle a les cheveux crépus, le front saillant, les yeux petits et chassieux ; elle a le nez énorme, les lèvres blafardes, la bouche grande, les joues ridées et les dents séparées par des brèches ; ses pommettes sont violacées et il lui pousse du poil au menton ; sa tête est supportée par un cou mince, présentant des tendons saillants ; ses épaules sont resserrées et sa poitrine étroite ; ses seins tombent comme de longues lanières de peau, et son ventre est comme une outre vide ; le nombril en ressort comme un tas de pierres ; ses côtes sont saillantes et paraissent comme des arcades ; on peut compter les os de sa colonne vertébrale ; son derrière est entièrement dépourvu de chair ; sa vulve est large et froide, exhalant une odeur pire que celle de la charogne ; elle est chauve, blafarde et juteuse, et il en sort un long clitoris, dur, puant et suintant.

Enfin elle a de gros genoux, de grands pieds[1], de grandes mains et des jambes étiques.

  1. (57) Les pieds comme une Guiterne » (guitare), etc. (Rabelais livre 4 chapitre XXXI.)