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Un poète a dit à cette occasion :

« À quoi servent à la femme les caresses,
« ainsi que les vêtements luxueux et les parures[nde 1],
« s’il ne doit y avoir ni accolement des genoux,
« ni rencontre des organes de la génération,
« ni émission de sperme par la verge ? »

Sache donc que la satisfaction complète pour la plupart des femmes, ne se trouve pas dans les embrassements et les étreintes sans coït. Elle n’est, pour elles, que dans le membre, et elles n’aiment que l’homme qui les coïte, fût-il désagréable d’aspect et disgracieux de formes.

On raconte, à ce propos, que Moussa ben Mesâb se rendit un jour chez une femme de la ville, qui possédait une esclave excellente chanteuse, pour lui proposer de la lui acheter. Cette femme était resplendissante de beauté ; elle joignait à un extérieur plein de charmes une fortune considérable. Il vit en même temps dans la maison un homme jeune encore, mais mal bâti et d’une apparence déplaisante, qui allait et venait en donnant des ordres.

Moussa ayant interrogé la

  1. (i) Note de l’éditeur. — L’auteur cite ici deux noms de vêtements de luxe : l’Ouchahane الوشاحان et le Djelbab الجلباب. Il a paru préférable, pour la clarté de la traduction, de ne pas s’attacher à la lettre et de donner le vrai sens, qui est le sens général de « vêtements luxueux et parures ».