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Un fusil de guerre, vu sans qu’il fasse feu, annonce un complot sans gravité et s’ourdissant en secret. Mais, s’il a été aperçu faisant feu, c’est le signe que le moment où le complot doit éclater est arrivé.

La vue du feu est d’un mauvais augure.

La cruche (brik بــريق)[1] de celui qui se convertit à Dieu est une preuve, si elle se casse, de l’inanité de son repentir ; mais, si le verre dans lequel il boit du vin se brise, c’est une marque de son retour à Dieu.

Si tu as rêvé fêtes et banquets somptueux, sois certain que c’est le contraire qui arrivera.

Si tu as vu quelqu’un faisant ses adieux à des gens qui s’éloignent, tu peux être assuré que ce seront ceux-ci qui, avant peu, lui souhaiteront un heureux voyage, car le poète a dit :

« Si tu as vu ton ami te faisant ses adieux, réjouis-toi ;
« Que ton esprit soit tranquille sur celui qui est loin,
« car c’est son retour prochain que tu dois attendre
« et le cœur de celui qui t’a dit adieu revient vers toi[2]. »

  1. (94) Le brik est une petite cruche en terre pourvue d’une anse, que l’Arabe a ordinairement près de lui, remplie d’eau, pour se désaltérer. Elle a un goulot d’une forme particulière qui permet de boire avec facilité.
  2. (95) C’est le même genre de jeu de mots, par intervertissement de lettres, que l’auteur a employé pour l’explication des rêves qui ont donné lieu à la note 87. Dans le cas présent il roule sur les mots âoud عـــود et oudaâ وداع, adieux.