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Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/278

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Le mari laissa alors la clef à la serrure de l’armoire sans ouvrir et, revenant vers la table où était la collation, il dit : « C’est vrai ! je me suis levé, mais je n’ai pas eu le moindre doute sur la sincérité de tes paroles. » Puis, ils se mirent à boire et à manger ensemble. Ils coïtèrent ensuite[nde 1].

L’homme dut rester dans l’armoire jusqu’au moment du départ du mari. La femme alla le délivrer et le trouva défait et ses vêtements souillés d’urine et d’excréments. Au moment où il en sortait, venant de courir un péril imminent, elle lui dit : « Eh bien ! monsieur le connaisseur en ruses de femme, parmi toutes celles que tu as recueillies, y en a-t-il une qui vaille celle-là ? » Il répondit : « Je suis convaincu maintenant que vos stratagèmes sont innombrables. »

Apprécie, d’après cela, les ruses des femmes et ce dont elles sont capables !

Histoire
de l’amant surpris par l’arrivée inopinée du mari.


On raconte qu’une femme, mariée à un homme d’un caractère violent et brutal, se trouvant avec son amant lors de l’arrivée inopinée de son mari qui rentrait de voyage, n’eut que le temps de le faire cacher sous le lit. Elle se voyait forcée de le laisser dans cette position dangereuse et désagréable, car elle n’imaginait aucun expédient pour le faire sortir de la maison. Dans son

  1. (v’) Note de l’éditeur. Voir la nouvelle VIII de la 8e journée des contes de Boccace, où se trouve une situation ayant de l’analogie avec celle-ci, sans que le fond des deux contes offre aucune ressemblance.