Aller au contenu

Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/324

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 272 —

sans s’arrêter, jusqu’à ce que, le jour approchant, l’aurore vint les surprendre en vue du château de Zohra. Ils s’arrêtèrent alors dans la montagne et entrèrent avec leurs chevaux dans une caverne qu’ils découvrirent dans les environs.

Abou el Heïdja, ayant recommandé au nègre d’avoir soin des chevaux, s’éloigna dans la direction du château afin d’en examiner les abords : il le trouva entouré d’un mur très élevé. Ne pouvant y pénétrer, il se posta à une certaine distance afin d’observer ceux qui en sortiraient. Mais le jour entier s’écoula sans qu’il en vît sortir qui que ce fût.

Après le coucher du soleil, il s’assit à l’entrée de la caverne et y resta en observation jusqu’au milieu de la nuit. À ce moment le sommeil le gagna.

Il s’était endormi, la tête appuyée sur les genoux de son serviteur Mimoun, lorsque tout à coup celui-ci le réveilla. « Qu’y a-t-il donc ? » lui demanda-t-il. « Ô mon maître, répondit Mimoun, j’ai entendu du bruit dans la caverne et j’y ai vu briller une faible lumière. » Il se leva aussitôt, examina avec attention et aperçut en effet de la lumière sur laquelle il se dirigea et qui le conduisit à un enfoncement de la caverne. Ayant ordonné au nègre de l’attendre pendant qu’il allait reconnaître d’où elle provenait, il prit son sabre et s’enfonça dans la caverne. Il y trouva un souterrain dans lequel il descendit.

La route était presque impraticable à cause des pierres qui l’encombraient. Il finit cependant, après beaucoup d’efforts, par atteindre une espèce de crevasse par laquelle rayonnait la lumière qu’il avait aperçue. Il y appliqua l’œil et la princesse Zohra lui apparut entourée d’environ cent vierges. Elles étaient dans un