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— VIII —

Quoiqu’il en soit de l’origine de ce texte, et étant donnés les trois documents que nous avions entre les mains, y compris celui-là, nous avons retouché dans une large mesure la traduction du bon R***. Chaque point douteux a été l’objet de recherches minutieuses dans les trois textes et a pu être, en général, éclairci au moyen de l’un ou l’autre. Entre plusieurs versions acceptables nous avons choisi celle qui se reliait le mieux à l’ensemble de l’ouvrage, et un grand nombre de passages tronqués ont été rétablis. Nous n’avons pas craint non plus de faire des additions, en empruntant au texte étendu ce qui nous a paru digne d’être reproduit et que le lecteur lui-même ne nous aurait pas pardonné d’avoir laissé de côté. Nous avons eu soin toutefois de ne pas trop surcharger l’ouvrage et de n’y introduire que ce qui ne portait pas atteinte au caractère particulier de la traduction primitive. C’est en partie pour ce dernier motif, mais surtout parce que le travail que cette entreprise nous eût imposé dépassait nos forces à tous les points de vue, que nous avons dû renoncer, à notre grand regret, à mettre au jour les richesses que recèle le vingt-et-unième chapitre, ainsi qu’un certain nombre de contes nouveaux non moins séduisants que ceux que nous donnons et dont ce texte a été grossi.

Nous ne devons pas dissimuler qu’en dehors de ces remaniements nous ne nous sommes pas fait scrupule de polir les phrases, d’arrondir les périodes, de modifier les tournures, en un mot de porter la main sur la forme même de la traduction qui, sous ce rapport laissait à désirer en beaucoup d’endroits. Il était essentiel que la lecture en fut agréable ; or le traducteur, dans un but des plus louables, il est vrai, s’était beaucoup trop attaché à conserver le cachet de la langue arabe et était arrivé par des phrases coupées, heurtées, sans liaison, à en rendre la lecture pénible. Il est même à supposer, d’après l’examen de quelques