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— XI —

raître ce défaut au grand jour, on ne saurait d’un autre côté leur refuser, des qualités charmantes, de la naïveté, de la grâce, de la délicatesse, toutes choses qui en font une mine précieuse que bien des auteurs modernes ont exploitée. Nous avons relevé dans quelques notes les points de contact que nous avons reconnu entre ces contes et ceux de Boccace et de La Fontaine, mais nous n’avons pu les faire tous ressortir. Nous en avons involontairement passé sous silence, et des plus frappants, entre autres celui qui se rapporte à la bluette intitulée « l’homme expert en stratagèmes dupé par une femme » que nous retrouvons reproduite, avec l’art inimitable de Balzac à la fin de la Physiologie du Mariage.

Nous nous arrêtons là dans cet aperçu beaucoup trop long déjà. Si, au lieu d’ouvrir ce livre par une préface, nous avons cru devoir nous mettre en communication avec le lecteur à la fin seulement, c’est que nous voulions ne pas nous imposer à lui, ni même le mettre dans la nécessité de nous enjamber pour arriver à l’ouvrage. Que ces lignes, donc, soient lues par lui ou ne le soient pas, nous croyons avoir rempli notre devoir en le renseignant fidèlement sur la direction qui a été donnée à notre travail. Nous tenions, d’une part à bien établir tout le mérite qui revient au bon R*** pour nous en avoir fourni la base, c’est-à-dire la portion qui exige la science et en même temps le plus d’efforts laborieux, de l’autre à ne pas laisser ignorer que sa traduction avait été l’objet d’une refonte.

La voie reste ouverte à l’arabisant de bonne volonté qui voudra entreprendre une traduction meilleure et surtout compléter l’œuvre en livrant à l’admiration de ses contemporains les beautés ignorées contenues dans le vingt-et-unième chapitre.