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LE JARDIN PARFUMÉ

Alors le Crodja Mohammed prenait votre manuscrit ; il lisait une phrase que Sid-el-Adj-Ali traduisait en langage d’Alger, faisant ressortir avec science l’idée de l’auteur, appelant spécialement l’attention sur les mots qui avaient une certaine portée littéraire et mettant à se faire comprendre une patience toute musulmane.

Ensuite venait le tour de Nefissah, qui me donnait le mot à mot français en roulant une cigarette qu’elle fumait pendant l’explication de la strophe suivante.

Ainsi faisions-nous chaque soir et je vous assure, cher ami, que cette comparaison constante de l’idiome arabe ancien et moderne avec notre langue, tâche que nous avions entreprise avec un plaisir persévérant, a été pour moi un utile travail, que j’espère bien recommencer à mon prochain voyage en Algérie.

In cha Allah (si Dieu le veut !)

Cette œuvre du Cheikh Mohammed Nefzaoui, à laquelle il a donné le nom d’Attar el Araoud (Essence des Prairies) a le caractère oriental parfaitement déterminé. Le poète suit le cours de ses idées, sans ordre, comme marche la fantaisie de son cerveau ; il passe brusquement, sans transition,