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LE PARFUM DES PRAIRIES

caressant vigoureusement et renaissant bien vite après sa douce mort.

Quand ses forces s’épuisent, il doit promener légèrement sa main du tortouche au zemoucka jusqu’à ce que l’ardeur de la femme lui donne une vie nouvelle ; alors qu’il ferme à fond avec un bon tota l’ouverture de sa maîtresse. Oh ! celui-là sera vraiment chéri des femmes.

Les chanteurs disent ainsi :

J’ai vu des femmes qui apprécient chez l’homme
Les qualités solides et durables ;
Elles aiment celui qui est beau, jeune, riche et fidèle,
Dont la jouissance vient lentement,
Paresseux et doux près de la femme qu’il caresse,
Et dont le corps est léger dans le combat d’amour ;
Qui, à peine désarçonné, remonte en selle ;
Qui salue deux fois sans sortir de chez lui,
Et qui, après ces deux saluts, recouvre sa première vigueur.
Ô créature adorée, je suis l’homme que tu désires,
Je guéris les femmes qui souffrent d’amour
Et je les enchante par ma douce adresse.

Un jour entre les jours, Abd el Malek ben Merouar ayant rencontré la belle Lila, Lila la Sauvage, il lui demanda bien des choses et, entre autres, celle-ci :

— Quelles sont, gracieuse Lila, les distinctions