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LE PARFUM DES PRAIRIES

Tayny (mes yeux), toi qui es sublime de beauté et de grâce,
Guéris mon cœur de la torture qui l’obsède,
Et cesse de me cacher les trésors de ton corps.
Regarde comme je tremble devant toi,
Ne me chasse pas, mais partage mon délire ;
Fais de moi ton esclave et rends-moi heureux.
Je ne suis pas trompeur, lis dans mon âme ;
Approche-toi de moi, ne t’éloignes pas ainsi,
Viens calmer la fièvre qui me tue ;
Viens et restons seuls dans l’immensité des mondes,
Viens, que je te fasse vivre et laisse là la honte.
Que crains-tu ? Je suis discret comme la mort,
Je serai tout à toi comme toi toute à moi ;
Je te suivrai partout, tu seras ma maîtresse souveraine ;
Et laisse là de vaines frayeurs.
Ma bouche sera à jamais close,
Et Dieu seul connaîtra nos amours.
Viens ! Viens ! Je t’aime, je meurs !

À peine la femme du ministre eut-elle entendu cette chanson qu’elle se sentit toute émue. Elle vit le membre de Baloul dressé comme une colonne, alors elle se mit à réfléchir se disant à elle-même : Ferai-je cela, ou ne le ferai-je pas ?… Mais un désir passionné se glissant entre ses deux cuisses et le diable s’introduisant dans son pertuis, elle se sentit mûre et trouva délicieux de se livrer à