Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/136

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Égypte. Voilà ce que nous apprend le papyrus, et cet important document prouve que : 1° les rois pasteurs avaient établi leur résidence dans le Delta ; 2° qu’ils tenaient sous leur domination toute la basse Égypte ; 3° qu’Apépi… »

En ce moment, il s’avisa qu’il n’avait pas entendu depuis longtemps cette voix adorée, qui chantait si bien la chanson de Mignon, et s’étant tourné du côté du divan, il dit :

« On l’appelle aussi Apophis, mais Apépi est le vrai nom. Lequel des deux préférez-vous, Hortense ? »

Hortense ne répondit pas ; peut-être l’émotion du récit lui avait-elle coupé la parole.

« Apophis ou Apépi, lui cria Mme Veretz. Choisis hardiment. M. de Penneville s’en remet à ta discrétion. »

Hélas ! elle ne répondit pas davantage.

Horace tressaillit ; il sentit courir dans tout son corps un long frisson, qui était un avertissement de sa destinée. Il se leva, se saisit de la lampe, marcha précipitamment vers le divan. Ce n’était que trop vrai, et il n’en pouvait douter, Mme Corneuil dormait.

Peu s’en fallut qu’il ne laissât échapper de sa main cette lampe, qui éclairait son désastre. Il la posa sur un guéridon.