d’altérer sciemment la vérité, quand il n’y va pas de sa tête ou de la défaite de son poisson. D’ailleurs, il est de notoriété publique qu’elle ne porte sa marée à Barbison que deux fois la semaine et jamais le mercredi. Il s’ensuit que ce fut bien le mardi 30 septembre qu’elle eut l’honneur de faire route avec M. Johannes Drommel.
« A quoi sert-il, demandera-t-on peut-être, de déterminer minutieusement cette date ? »
La main sur la conscience, cela ne sert à rien ; mais on ne saurait être trop précis dans ses informations lorsqu’il s’agit d’un sociologue allemand, qui se pique lui-même de la plus scrupuleuse exactitude en toute matière, et qui reproche aux Français de n’avoir jamais su ni la géographie ni l’histoire. Se donne-t-il le plaisir de relever quelque bévue commise par un Velche, son œil gris pétille de malice, sa tête a l’air de danser sur ses robustes épaules, et il laisse échapper un de ces gros rires qui font aboyer les chiens.
M. Drommel arriva à Barbison dans la matinée, à dix heures ou dix heures et demie ; nous ne pouvons rien affirmer de plus précis à ce sujet, et pour cause. Tout l’univers sait que l’entreprise Lejosne fait le service des voyageurs et de la poste entre Barbison, Chailly et Melun ; l’univers n’ignore pas