Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/232

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Après avoir commandé son déjeuner, M. Drommel voulut donner un coup d’œil à l’exposition permanente de peinture qui est ouverte au rez-de-chaussée de l’hôtel où il venait de descendre. Il a du goût pour les beaux-arts, la prétention de s’y connaître et d’en juger ; il dessine lui-même à ses moments perdus. Jointe au talent, l’application d’esprit produit des miracles ; le talent manque à M. Drommel, mais il est fort appliqué. Si jamais vous passez à Goerlitz, demandez à voir ses tableaux ; il y met de la synthèse, comme il en a mis dans son mariage. Il se plaît à rassembler sur la même toile toutes les roches connues, le calcaire, le granit, la mollasse, et au moins dix essences d’arbres ; tout cela est rendu très exactement. Il n’y manque qu’une chose, le je ne sais quoi qui fait qu’un tableau est un tableau ; mais il ne lui importe guère, il estime que l’exactitude est une