Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/272

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encore, apprenez que dans certains pays les femmes n’ont pas d’autre règle de conduite que les entraînements de leurs sens ou les caprices de leur imagination, et qu’il serait peut-être dangereux de leur laisser la bride sur le cou et de s’en remettre à leur bonne foi. Mais, si vous connaissiez les Allemandes, vous sauriez qu’elles n’ont pas besoin de préjugés pour sauvegarder leur vertu. Ce qui les distingue entre toutes les femmes, c’est l’intimité du sens moral, la profondeur dans les attachements, le sérieux de la passion. Quand une Allemande a donné son cœur, elle ne le reprend plus ; son amour est un culte, une religion, et jamais elle ne renie son dieu. Vous ne contestez pas, je pense, la supériorité intellectuelle et morale que tous les gens de bonne foi accordent à la race germanique. Mon Dieu ! il est possible que les préjugés soient nécessaires aux races inférieures ; les Mandingues ne sauraient se passer de leurs gris-gris, ni les Peaux-Rouges de leurs manitous. J’en suis fâché pour les Latins, ils sont destinés à faire place avant peu aux nations jeunes, qui ont de la sève et les secrets de l’avenir. Quand l’Allemagne aura transformé le monde et posé de sa forte main les assises de la société nouvelle, malheur aux peuples qui seront incapables d’en adopter les principes !