Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/31

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M. de Miraval ne s’était pas trompé dans ses conjectures ; les choses s’étaient passées à peu près comme il l’avait pensé. Le comte Horace de Penneville avait fait au Caire la connaissance d’une belle blonde, et pour la première fois de sa vie son cœur s’était pris. On s’était rencontré au New-Hotel ; dès les premiers jours, Mme Corneuil s’était mise en frais pour attirer sur elle les regards et les pensées du jeune homme. M. Corneuil ayant paru se ranimer et pouvant se passer de sa garde-malade, on avait profité de ce mieux trompeur pour visiter ensemble le musée de Boulaq, les souterrains du Serapeum, les pyramides de Gizeh et de Saqqarah. Horace avait pris au sérieux son métier de cicérone ; il s’était fait une affaire et un plaisir d’expliquer l’Égypte à Mme Corneuil, et Mme Corneuil avait écouté toutes ses explications dans un