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Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/37

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Mme de Penneville présenta au marquis une tasse de thé, qu’elle avait sucrée de sa blanche main, et elle lui dit d’une voix caressante :

« Mon cher oncle, vous seul pouvez nous sauver.

— Et le moyen ? demanda-t-il.

— Horace a pour vous tant de respect, tant de déférence ! Vous avez toujours exercé une grande autorité sur lui.

— Bah ! nous ne vivons plus sous le régime autoritaire.

— Aussi bien, vous lui avez toujours permis de se considérer comme votre héritier ; cela vous crée des droits, ce me semble.

— Allons donc ! les garçons qui comme ton fils voyagent dans les espaces renoncent facilement à un héritage. Qu’est-ce que cent mille livres de rente au prix d’un joli scarabée, emblème de l’immortalité ?

— Mon oncle, mon cher oncle, je suis persuadée que, si vous consentiez à partir pour Lausanne… »

Le marquis fit un bond :

« Seigneur Dieu ! dit-il, Lausanne est bien loin. »

Et il poussa un soupir en pensant à la terrasse de son cercle.

« Résignez-vous à cette corvée, et je vous en