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SAINTE-RADÉGONDE.

muniants, était placé au fond de l’église, dans l’absidiole, aujourd’hui chapelle de la Sainte-Vierge.

Le visiteur le moins versé dans la science archéologique distinguera facilement dans la construction de l’église de Sainte-Radégonde, consacrée en 1099, le style d’époques bien différentes : la nef, par exemple, est en partie de beaucoup postérieure à l’abside, à laquelle elle a été assez maladroitement soudée, et la portion la plus près de la tour a subi elle-même, ultérieurement, de larges modifications. Les voûtes, les arcatures qui ornent la surface des murs latéraux, la décoration des piliers, tout accuse un degré de parenté très-rapprochée entre l’église de Sainte-Radégonde et celle de Saint-Pierre.

A droite, dans la nef, existe une sorte de petite chapelle protégée par une grille en fer ; c’était autrefois un tombeau pratiqué, suivant la coutume, dans l’épaisseur du mur latéral. Deux statues en pierre, rehaussées de couleurs tranchantes, représentent N.-S. Jésus-Christ et sainte Radégonde. Entre les deux personnages se trouve une empreinte ayant la forme d’un pied tracée dans la pierre : cette empreinte est recouverte d’un fort grillage en fer.

Ce monument, qui a été transporté en 1792 dans l’église de Sainte-Radégonde, faisait jadis partie de la chapelle du Pas-de-Dieu qui existait dans l’enclos de Sainte-Croix, et dont nous avons parlé précédemment, à l’article de cette abbaye (V. p. 142). Il a conservé la faveur populaire dont il était autrefois l’objet, ainsi que l’attestent les traces non équivoques des cierges qui y brûlent constamment, et les pièces de monnaie déposées aux pieds de l’image vénérée.

Jetons un coup d’œil sur l’ensemble du monument, sur les peintures de sa voûte restaurées en 1849 par M. Hivonnait sous la direction de M. l’abbé Auber, historiographe du diocèse, et sur ses antiques vitraux.

Le plus petit représente la vie légendaire de saint Blaise, évêque de Sébaste et martyr, auquel était consacré un autel dans l’enfoncement pratiqué près de la