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ATELIER DE SCULPTURE RELIGIEUSE.


A un siècle et demi de là, le 27 mai 1562, les protestants pénétraient dans la crypte vénérée, brisaient le couvercle du tombeau, arrachaient les ossements et les faisaient brûler au milieu de la nef.

Sauvés furtivement par des mains fidèles, quelques-uns des débris du précieux trésor furent scellés dans un reliquaire de plomb et déposés de nouveau en grande pompe, le 28 février 1565, dans le tombeau, où ils ont été depuis respectés, même par les fureurs révolutionnaires.

Des miracles incontestables ont constamment prouvé depuis lors, et jusque dans ces derniers temps, la sainteté de la glorieuse patronne de Poitiers, et ils justifient l’immense affluence de pèlerins qui, de plusieurs départements éloignés, viennent chaque année, pendant le mois d’août, prier sur son tombeau.

Ce pieux usage, que rien n’a pu affaiblir, ajoutait au poids des considérations artistiques que nous invoquions dans notre première édition pour que l’on rendît à la crypte de Sainte-Radégonde son caractère primitif, en lui restituant l’ampleur de ses formes si tristement mutilées. Notre vœu a été largement rempli.

Après les profanations des protestants, une portion de la tête et du bras de sainte Radégonde fut donnée à ses pieuses filles, et ce sont ces restes si précieux qui furent solennellement déposés, le 13 août 1854, dans la magnifique châsse dont nous avons donné précédemment la description et l’image. (V. p. 96.)

Atelier de sculpture religieuse. — En sortant de l’église de Sainte-Radégonde par la porte latérale du sud, sur la main gauche, un peu avant un petit édifice à dôme couvert d’ardoises, et qui fut autrefois la chapelle des Religieuses Filles de Notre-Dame, vous trouverez un atelier dont la direction artistique est confiée aux soins d’un des RR. PP. Oblats de Saint-Hilaire. Les ouvriers laïques qu’il a formés depuis longues années sont aujourd’hui chargés de l’œuvre, qu’ils ont prise à leur compte, et qui offre toute garantie pour