arriverons aux bâtiments qui renferment la machine hydraulique chargée d’alimenter les mille tuyaux qui font circuler dans la ville l’eau nécessaire aux besoins de sa consommation. Mesurez de l’œil la distance qui sépare cette machine du château d’eau qui s’élève à l’entrée de la promenade de Blossac, et vous admirerez d’autant plus la simplicité de ses rouages, et la puissance des pistons qu’ils font mouvoir.
Voici le résumé du système : le moteur de l’appareil, qui n’est autre que l’eau du Clain, imprime son action à une roue en fonte munie d’aubes en tôle, laquelle, à son tour, transmet, à l’aide d’une bielle lixée à son arbre, cette action au piston d’une pompe.
Le mouvement de va et vient de ce piston aspire et refoule les eaux des sources de la Celle, qui s’échappent dans les tuyaux, traversent la ville et vont s’amasser dans le réservoir de Blossac. Cette machine, dont la puissance est de onze chevaux, fournit 700 mètres cubes d’eau par jour, dont 550 peuvent être contenus dans le château d’eau et former, au besoin, une réserve utile.
« Rendons à chaque siècle et à chacun la justice qu’ils méritent, et, après avoir donné des éloges à l’ingénieur Cordier, après avoir rappelé que les travaux relatifs à l’établissement complet des fontaines dans la ville ont commencé en 1837, sous l’administration de M. Régnault, maire, qu’ils ont été achevés sous M. Jolly en 1841, et qu’ils ont coûté 315 000 fr., avouons que les Romains, nos maîtres en tant de choses, faisaient au moins aussi bien que nous en ce genre.
« Il est reconnu aujourd hui que, dans certains cas, les eaux de nos fontaines ne sont pas des eaux de fontaine, qu’elles ne peuvent pas arriver en tout temps, que leur volume diminue avec l’usage qui fatigue la machine et que les digues qui servent de barrages sont souvent emportées par les grandes crues. Ces inconvénients graves, on les eût évités en dirigeant vers une restauration facile des aqueducs construits à Poi-