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COMMUNAUTÉ DES FILLES DE LA CROIX.

cette rue dite de Saint-Denis, sur le lieu occupé par la maison no 31, s’élevait autrefois l’église du prieuré de Saint-Denis, dont la rue a pris le nom.

Ce prieuré, sur lequel les auteurs ne fournissent que peu de notions, fut donné avec ses dépendances, par Guillaume Ier, évêque de Poitiers, le 15 mai 1120, à l’abbaye de Noyers en Touraine. Il était situé près des murs de l’enceinte romaine de la ville ; et une des fausses portes de la cité, la porte Maynard, se trouvait, dès le XIe siècle, à peu de distance, dans la direction du couvent des Carmes ; elle donnait issue probablement vers les moulins de Bajon.

A gauche de notre carrefour se dirige la rue Sainte-Opportune, du nom de l’église qui s’y trouvait. À quelques pas sur la main gauche, au no 7, une maison du XVIe siècle vous montrera sur l’imposte de la porte un gracieux bas-relief qui provient des ruines du château de Bonnivet. Nous vous parlerons bientôt de ce château, à l’article du Musée.

Communauté des Filles de la Croix, dites Sœurs de Saint-André. — Plus loin, sur la main droite, au no 12, une modeste porte donne entrée dans l’humble demeure des Filles de la Croix, dites Sœurs de Saint-André. Cet Institut religieux, fondé, en 1806, par Mme Marie-Elisabeth Bichier des Ages, d’une famille poitevine, à laquelle se joignit plus tard l’abbé André Fournet, prêtre poitevin, dont le procès de béatification est pendant en cour de Rome, se livre à l’instruction des enfants pauvres, sans négliger, dans les campagnes, le soin des malades.

Cette Congrégation, approuvée, est aujourd’hui très-florissante, et compte de nombreux établissements en France et à l’étranger. La maison-mère, à Supérieure générale, est dans le diocèse, à La Puye (Vienne).

La chapelle de la maison établie à Poitiers s’ouvre sur la rue des Gaillards, ainsi nommée d’une famille qui y habitait à une époque reculée, et qui est encore très-honorablement représentée à Poitiers aujourd’hui dans