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Page:Chergé - Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, 1872.djvu/197

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ÉCOLE PRÉPARATOIRE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE.

des horizons cachés à leur vue impuissante, que Dieu nous garde de pareils myopes !! »

Voilà ce que nous écrivions en 1868. Y a-t-il quelque chose à changer à ce texte si tristement prophétique ? Oui, un mot..... Ces myopes étaient des aveugles !!

École préparatoire de médecine et de pharmacie. — Revenons sur nos pas jusqu’au carrefour des Quatre-Vents ; suivons vers le N.-O. la rue de l’Hospice, et, à quelques pas de là, nous nous trouvons en face de l’École de médecine, que sa façade, construite en 1857-58, indique suffisamment.

Ainsi que nous l’avons vu, page 46, en l’article de l’Hôtel-de-Ville, Poitiers eut, dès 1431, une Université qui compta quatre Facultés, parmi lesquelles celle de médecine, qui ne put jamais atteindre la réputation de sa sœur, la Faculté de droit. À une époque fort reculée, elle manquait déjà des ressources qui lui eussent été nécessaires pour vivre et pour maintenir ses prérogatives. Son enseignement ne pouvait être, dans une pareille situation, l’objet de l’assiduité et du concours, qui contribuent si efficacement, par une réaction toute naturelle, à élever le niveau des études. Ceci explique son regrettable effacement.

La Faculté de médecine tenait le troisième rang dans la hiérarchie ; son grand costume se composait d’une simarre noire, sur laquelle était posé un manteau doublé en bleu céleste, avec bordure d’hermine, et d’une épitoge. — La couleur actuelle des revers est amarante. — La masse du bedeau de la Faculté était autrefois fort remarquable. Elle était d’argent, ornée de ciselure, de bosses, d’émaux et de dorures. Elle a disparu depuis longtemps ; mais sa représentation coloriée est conservée aux archives de l’école actuelle.

La Révolution balaya la Faculté de médecine de Poitiers ; mais, demandée par le Conseil municipal le 6 mai 1805 et dotée le 4 mars 1806, vivement réclamée par M. Chéron, préfet du département, une école de médecine la remplaça. Le décret impérial, du 19 octobre 1806, est daté de