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XV
AVANT-PROPOS.

vos nouvelles « pages, et un éditeur renommé a mis à votre disposition, en souvenir de vos « gracieusetés passées, ses meilleures gravures poitevines[1]. Et d’ailleurs ce « livre, vous le devez à votre éditeur ; vous le devez à ces écrivains amis ou « bienveillants, qui ont généreusement refusé de moissonner dans l’inépuisable « champ, où leurs mains habiles eussent assurément su cueillir les plus riches « récoltes ; ce livre, vous le devez enfin à la ville que vous aimez comme votre « mère, et qui l’accueillera, soyez-en sûr, comme une mère sait accueillir un « fils. »

Eh bien ! ami lecteur, vous savez, ou vous ne savez pas, que les auteurs, — même les auteurs des petits livres, — sont un tant soit peu comme les pères, ou plutôt ils sont de vrais pères à l’endroit des enfants de leur intelligence, et ils en ont toutes les faiblesses, et, par exemple, celle qui fait que certaine fibre est agréablement chatouillée quand on voit se produire dans le monde, avec quelque avantage, le fils de ses œuvres, ou bien quand on entend parler de ses succès.

Et je me suis laissé « enjôler et coiffer par la parole doulcettement « emmiellée du tentateur », et je lui ai promis de faire ce rien qui, tout à coup, hélas ! s’est transformé en un fardeau bien lourd à ma chère paresse.

En effet, depuis quelques années, sans qu’on y ait pris garde, ma bonne vieille ville de Poitiers a été tellement modifiée dans un grand nombre de

  1. M. Hachette, dont le Guide (édition de 1867) contient cette appréciation signée de M. Joanne : « Le Guide du voyageur à Poitiers est un des meilleurs ouvrages que Paris puisse envier à la province. »