tait la confection si lente des œuvres destinées à les enrichir.
Cependant, en 1461, Mourault, maire de Poitiers, voulut faire achever la librairie de l’hôtel de ville, qui ne fut terminée qu’en 1473, selon Thibaudeau, et, en raison de l’étendue de ce bâtiment (v. p. 45), il y a lieu de croire que les livres de la commune étaient déjà assez nombreux.
En 1473, Robert Poitevin, trésorier de Saint-Hilaire, légua à cette librairie six volumes de médecine. À trois siècles de là, un intendant de la généralité de Poitiers, M. le Nain (de 1732 à 1743), conçut la pensée d’une bibliothèque publique, et ce fut encore un trésorier de Saint-Hilaire, Richard Desgrois, chancelier de l’Université, qui, adoptant cette heureuse idée, disposa en faveur de la future collection, de quelques livres et manuscrits (1751).
Notre bibliothèque n’existe réellement comme établissement sérieux que depuis la Révolution. Mais à quel prix ? Au prix de la confiscation, de la spoliation, de l’exil, de la mort même des très-légitimes propriétaires d’une grande partie des trésors qu’elle possède aujourd’hui. Cela est triste à penser.
Cependant, avant cette époque, un homme dévoué à l’étude de l’histoire de son pays, le fondateur des Affiches du Poitou, Jouyneau-Desloges, s’était associé au zèle du chancelier de l’Université ; et, de leur côté, les étudiants en droit, réunis à leurs professeurs, avaient créé pour le besoin de leurs études une bibliothèque spéciale. On peut voir, sur un tableau conservé avec soin à la bibliothèque publique, les noms de ces studieux et généreux jeunes gens.
Mais tous ces essais étaient bien imparfaits, lorsque survint la terrible révolution qui, sans scrupule, entassa aux chefs-lieux de chaque département les richesses bibliographiques des abbayes, des corporations religieuses et des châteaux.
Dans bien des départements, ces richesses précieuses furent dilapidées et perdues ou largement décimées par