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LES CAPUCINS, AUTREFOIS SAINT-GRÉGOIRE.

mille de son maître d’hôtel, dont le fils s’est distingué pendant la Révolution, au service de plusieurs puissances étrangères, par une bravoure brillante, et a conquis sur les champs de bataille le titre de baron et les plus glorieux insignes de l’honneur. (V. notre article sur le baron Crossard, Dict. des Familles de l’ancien Poitou, t. Ier, p. 724.)

Les Capucins, autrefois Saint-Grégoire. — A l’extrémité de la rue qu’on appelait alors fort souvent la Baume des Capucins, et qui s’appelle aujourd’hui rue de la Baume, à droite de cette grande porte qui donne entrée dans une maison de bains publics (no 1), se trouvait le couvent des Capucins.

Là existait très-anciennement le cimetière de Sainte-Loubette, du nom de la sainte qui y avait été, disait-on, enterrée. Nous avons parlé déjà de cette sainte et de la légende qui s’y rapporte (p. 83).

Plus tard, une église s’éleva près de sa tombe, sous le vocable de Saint-Grégoire. Elle fut placée dans la dépendance de l’abbaye de la Trinité avant 1119. En 1607, les Capucins étant venus s’établir à Poitiers, sur la demande et les instances de MM. de l’hôtel de ville, ce fut à Saint-Grégoire qu’ils se placèrent, et les nouveaux bâtiments furent commencés en 1610, sous la mairie de François l’Aiguillier.

L’église, dont la première pierre fut posée par les membres du présidial, fut consacrée, le 1er janvier 1614, par Mgr de la Roche-Pozay, évêque de Poitiers.

Avant la Révolution, les Capucins étaient au nombre de douze. Ils prêchaient beaucoup, servaient d’aumôniers à plusieurs communautés et étaient les directeurs de conscience d’un très-grand nombre de fidèles.

Détruit par la Révolution, qui n’a laissé debout que le chœur des Religieux, ce monastère occupait, entre les rues des Capucins, du Rempart-de-Tison et Derrière-le Petit-Séminaire, le vaste enclos où se trouve actuellement le magasin à fourrages, que notre orgueil décore du nom d’Arsenal, peut-être pour conserver à la posté-