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AUMÔNERIE DE S.-ANTOINE OU DE LA MADELEINE.

Peut-être avons-nous tort de penser ainsi : nous sommes prêt à nous incliner devant un jugement motivé plus sûr que le nôtre.

Suivons la rue de Saint-Antoine (en 1793 rue Jean-Bart) ; à son extrémité, vous apercevez par-dessus un mur fort proprement fait, et dont la ligne de faîte est coupée au milieu par une croix de pierre, un vaste bâtiment auquel vous parviendrez en suivant la rue du Doyenné. C’est l’école normale primaire, dont nous parlerons un peu plus loin.

Aumônerie de Saint-Antoine ou de la Madeleine. — Au coin des rues de la Tranchée et du Doyenné, s’élevaient autrefois une chapelle et une aumônerie fondées, en 1364, par Pierre Daillé, escholâtre, prêtre et chanoine de Saint-Hilaire-le-Grand. Les patrons étaient Notre-Dame, saint Hilaire, sainte Marie-Madeleine.

Elle était spécialement affectée aux pauvres pèlerins de Saint-Jacques, très-nombreux à cette époque, aux vieillards et aux femmes en couches. Son revenu étant devenu insuffisant, elle fut réunie, XVe siècle (1422), à un hebdomade du chapitre de Saint-Hilaire, dont nous allons parler bientôt.

Dans les derniers temps, cet asile misérable offrait pendant trois jours un triste refuge aux voyageurs indigents que n’effarouchait pas de son grec, assez énigmatique pourtant, cette inscription gravée sur le montant de la porte d’entrée : ΝΑΥΚΡΑΤΗΣ ΕΧΕΝΗΙΣ.

En 1439, lors de la peste qui désola Poitiers, cette chapelle fut une de celles dans lesquelles le corps municipal fit brûler 10 cierges pour obtenir de Dieu la cessation du fléau.

Saint-Pierre-l’Hospitalier. — En suivant la rue de la Tranchée vers le nord, puis la rue de Saint-Pierre-l’Hospitalier (rue Buffon en 1793), nous arrivons à un bâtiment en forme de carré long, de fort triste apparence.