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UN BAPTÊME À FAIRE.

Voici celui que nous proposerions, si nous avions voix au chapitre.

Vous avez pu lire, à la page 71 de ce livre, le nom du personnage qui fut, en 1604, le véritable fondateur du « Lycée » de Poitiers. Il s’appelait tout simplement

Henri IV.

Ce n’est pas là aujourd’hui, nous semble-t-il, un nom politique, ou tout au plus appartient-il à la très-vieille politique nationale, qui ne doit pas avoir d’adversaires dans la France qu’elle a faite. Eh bien ! est-ce que le nom glorieux et populaire du royal fondateur du « Lycée » de Poitiers ne serait pas convenablement inscrit au front de la place, toute petite qu’elle soit, qui formera comme l’avenue du vaste établissement d’instruction publique qui lui doit sa naissance ? « Place du Lycée » serait, nous l’avouons, plus grec ; mais place de Henri IV serait, à tous les points de vue, plus français, et même, en ce cas, beaucoup plus poitevin !

Il a été parlé, nous assure-t-on, du changement du nom de la rue des Capucins, qui s’appelait rue de Blossac.

Il existe déjà une rue de ce nom, celle qui côtoie la promenade jusqu’au boulevard de Tison, et, en vérité, notre Blossac n’a rien à gagner à l’imbroglio que causerait cette mutation parfaitement inutile, dont le besoin ne se fait nullement sentir, et qui, à nos yeux — peut-être trop… antiquaires, il est vrai — aurait le tort de faire disparaître le seul souvenir actuellement existant de l’établissement religieux qu’y provoquèrent, en 1607, « MM. du corps de ville », lesquels, sans doute alors, le croyaient bon à quelque chose.

En tout cas, ce fut l’occupation de ces terrains complètement vagues et inhabités qui forma le prolongement de la cité vers la future création du populaire intendant du Poitou. Blossac ne devrait pas dévorer aujourd’hui jusqu’au nom de sa mère.

Ajoutons que les deux rues voisines de celle des Capu-