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UN BAPTÊME À FAIRE.

plus, Dieu merci, à ignorer encore que ceux-là qui combattirent alors en France ce que nos pères combattaient derrière leurs murs, défendaient réellement le véritable drapeau de la France contre l’égoïsme de quelques grands beaucoup plus ambitieux qu’ils n’étaient religieux et patriotes.

Ceci étant, deux noms — peut-être trois — nous sembleraient dignes de rappeler à nos enfants l’une des plus belles pages de l’histoire de leurs pères.

Le troisième nom serait celui de ce jeune duc de Guise qui, malgré le mauvais vouloir de Monsieur, duc d’Anjou — le futur assassin de Blois — se jetait résolûment dans nos murs, et par le courage dont il fut prodigue et par son attitude constamment résolue, fut une des principales causes de la résistance héroïque des assiégés.

Le nouveau boulevard qui couronne les vieux restes des remparts de Tison, protégés et illustrés par l’artillerie poitevine de 1569, pourrait certainement s’appeler boulevard de Guise. Ce ne serait pas une dérogeance !

Mais ce qu’il faut absolument faire revivre, ce sont au moins les noms des deux chefs civil et militaire qui présidèrent à la longue défense couronnée par la victoire.

Le maire de Poitiers fut élu le 14 juillet au milieu des préparatifs de la défense ; il fut installé le 24, le jour même où apparurent en vue de Saint-Cyprien les premiers détachements ennemis.

Celui-là n’avait pas peur du danger qui acceptait ainsi la périlleuse charge d’Herbert, le pendu de 1562, en face de l’ennemi qui lui réservait assurément, pour représailles, la potence de la place de Notre-Dame.

Un pareil début garantissait la fin : et en effet, Joseph Le Bascle, maire de Poitiers, ne faiblit pas un seul instant pendant ces soixante jours de lutte acharnée, et le