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L'HÔTEL DE VILLE.

de la pyramide, et elle dépendait probablement d’un monument plus ancien.

Nos pères racontaient que le grillage fort serré qui était placé sur le bas-relief y avait été mis depuis qu’un ivrogne avait été puni, par la privation de son bras, des mutilations dont il s’était rendu coupable contre le monument, objet de la vénération publique. Nous ignorons à quelle époque la pyramide, qui gênait sans doute la circulation, fut incorporée avec la maison où elle se trouve.

Les vieillards les plus âgés nous ont affirmé qu’ils l’avaient toujours vue où elle est. Fut-elle déplacée lors de l’établissement du Minage ? Nous ne savons, mais cela est probable.

Cependant nous sommes porté à croire que cette pyramide est bien la colonne dont parle Golnitz, et qu’il vit en 1631, presque au milieu de la ville, portant cette inscription en latin : « A saint Hilaire, évêque de Poitiers, le défenseur le plus fidèle, le plus assidu, le plus certain de notre cité ».

À cette occasion, nous faisions remarquer, dans la première édition de notre Guide, combien il serait à propos qu’un monument public rendît au personnage historique le plus illustre que Poitiers ait vu naître dans son sein l’hommage solennel qui lui semblait dû.

Mais aujourd’hui, en présence des myriades de statues que la pénurie de vrais grands hommes fait élever partout à des célébrités inconnues, quand elles ne sont pas de mauvais aloi, il nous paraît plus digne de notre éminent Docteur de ne pas abaisser sa taille de géant au niveau de tous ces pygmées dont on ne parlera plus depuis des siècles, quand notre évêque de Poitiers continuera d’être célébré dans l’histoire comme un grand écrivain, comme un grand homme, et, ce qui vaut mieux encore, n’en déplaise à d’aucuns, comme un grand Saint.

L’Hôtel de Ville. — En apercevant sur cette façade