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Page:Chergé - Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, 1872.djvu/58

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PONT DE SAINT-PONCHAIRE.

riez bien de vous reporter, dès ce moment, aux mots Jacobins, Sainte-Opportune.

La rue de la Mairie, en l’an VII rue de la Municipalité, après avoir été auparavant la rue de la Maison-Commune, et auparavant encore la rue de l’Intendance, s’appelait, dès le XIIIe siècle, la rue de l’Aguilheriede Aguilheriâ — sans doute du nom d’une maison ainsi nommée, vendue le mercredi après l’octave de la Pentecôte, 1267 (6 juin), laquelle avait appartenu à Guillaume l’Aiguillier, d’une famille municipale qui a donné un maire à la ville de Poitiers en 1609.

Notons, en passant, cet exemple — et il ne sera pas le seul — du nom d’une famille s’imposant à la rue qu’elle habitait.

En sortant de l’hôtel de ville, suivons à gauche, et, après une centaine de mètres, nous serons en face de l’église de Saint-Porchaire.

Sur la main droite, on voyait, il n’y a pas très-longtemps, une large pierre plate recouvrant un simple égoût dans lequel venaient s’engouffrer les eaux du quartier qui allaient s’écouler dans la rue des Basses-Treilles. C’était ce que l’on décorait du nom pompeux de pont de Saint-Porchaire.

Cette richesse d’expression hyperbolique avait avantageusement servi plus d’une fois — disent les traditions eschollières — les pauvres enfants prodigues de la basoche.

Des pères barbares, des tuteurs endurcis, n’avaient pu résister à la menace d’un dernier acte de désespoir, fort peu redoutable assurément du haut des parapets du pont de Saint-Porchaire, mais qui, à cent lieues de là, prenait les proportions gigantesques d’un crime, alors infâmant, qu’on était heureux d’éviter au prix d’un crédit supplémentaire ajouté au budget primitif du besoigneux étudiant.

Tous les tuteurs et grands-parents n’étaient pas, dit la légende, d’humeur aussi accommodante, et un des an-