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LA GRAND'MAISON.

On n’a point entendu dire, en effet, depuis lors, que la complexion, jugée si délicate, du pauvre condamné, ait été le moins du monde altérée. Et cependant de nombreux hivers, bientôt trois dizaines, ont déjà passé sur sa tête chenue.

Espérons que ses joyeux carillons annonceront plus tard à nos arrière-petits-neveux la bienvenue en ce monde des arrière-petits-enfants de ces ingrats qui ne lui avaient accordé que 24 heures d’existence !

En quittant Saint-Porchaire, laissons à gauche le magasin construit sur les ruines de l’ancienne chapelle de Saint-Sauveur, et pénétrons droit devant nous, dans la rue des Hautes-Treilles.

Plusieurs des maisons de cette rue et de celle des Basses-Treilles appartenaient aux Augustins, qui les avaient données à rente ou à loyer.

Entre les nos 8 et 10 de cette rue, on voyait encore, il n’y a pas longtemps, au-dessus d’une porte cintrée décorée de pilastres, trois petites niches qui renfermaient autrefois les statues de la sainte Vierge, de saint Augustin et de sainte Ursule.

C’était la façade de la chapelle des Ursulines, que couronnait un fort joli clocher en charpente surmonté d’un gracieux campanile. Un peu en deçà de cette chapelle se trouvaient, de ce côté, les limites de la juridiction seigneuriale du chapitre de Saint-Hilaire, indiquées par une statuette du grand évêque, debout entre les écussons de France et du Saint-Siége.

Les Ursulines tenaient un pensionnat de jeunes demoiselles, et enseignaient gratuitement les filles du peuple ; leur école était très-fréquentée. Dispersées par la Révolution, elles n’ont pas reparu sur le sol poitevin.

La Grand’Maison ou les Religieuses de l’Adoration perpétuelle. — C’est dans la rue des Hautes-Treilles, aux nos 32 et 43, que se trouve le double établissement religieux dit de la Grand’Maison, où les enfants des deux sexes trouvent séparément les bien-