nesse, à quelque sorte d’étude, aussitôt qu’on le peut. D’un autre côté la mémoire & l’imagination nécessaires pour les sciences, dépendent d’organes si délicats & de fibres si tendres, qu’il faut beaucoup les ménager : en sorte que si on vouloit en bander trop les ressorts, il у auroit bien de la perte pour un enfant ; mais aussi de le laisser absolument oisif, ce seroit lui donner lieu de tourner vers le mal ses premières dispositions destinées par le Créateur à faciliter le bien, selon la judicieuse remarque de M. Rollin, l’un des plus habiles Maîtres dans l’art d’instruire la jeunesse.
Suppl. à la
man. d’enseigner &
d’étudier. ch. 1. §. 1.Il y a dans tous les enfans un désir
naturel de savoir & une facilité
merveilleuse d’apprendre une infinité de
choses dont ils entendent parler. »
On doit avoir un grand soin de mettre
à profit ces dispositions, dès qu’ils
peuvent articuler ; mais aussi il faut
bien du ménagement, de la douceur,
de la patience & de l’industrie. Les enfans
sont naturèlement légers &
inconstans. Leur esprit voudroit de
moment à autre voltiger d’objet en objet.
Ils ne peuvent s’appliquer longtems à
une même chose, dès qu’ils y trouvent