Le petit journalisme d’alors, écrivant sous l’épée de Damoclès de la suspension, était exclusivement littéraire, nous n’avons pas besoin de le dire ; les succès faciles de la guerre des personnalités lui échappaient ; il n’en était que plus élevé par le fond et plus épuré par la forme de ses articles.
Ce passage au Diogène, où parfois il écrivait, sous divers pseudonymes, le numéro tout entier — pour rien, pour le plaisir — cet apprentissage fut loin d’être inutile à Claretie ; il le familiarisa avec la rapidité d’exécution qui est un des caractères du journalisme ; il confirma ses facultés natives et maîtresses : la fécondité et le don d’assimilation. Cependant il ne se laissa point, comme tant d’autres, absorber par la petite presse ; il eut beau s’y prodiguer, tout l’esprit, toute l’imagination dont il se mettait en frais ne le détournèrent pas un instant du but qu’il avait assigné à sa vie : le travail profond et fécond.
Ce but, Claretie l’a certainement visé à un âge où les jeux étaient, à nous autres, l’unique affaire — la jeunesse d’aujourd’hui a d’autres objectifs, les plaisirs ! — Il y eut en lui une de ces vocations puissantes qui, non seulement se