ces deux choses que la jeune dame raconta, et qui ne peuvent être exactes. Ne vous inquiétez pas, ajouta-t-il vivement, sur un brusque mouvement de tête de l’Écossais, elle croyait certainement qu’elles étaient exactes, mais elles ne pouvaient l’être. Une personne ne peut être toute seule dans la rue, une seconde avant de recevoir une lettre. Elle ne peut-être toute seule dans la rue au moment où elle commence à lire une lettre qu’elle vient de recevoir. Il doit y avoir quelqu’un près d’elle, un être mentalement invisible.
— Pourquoi doit-il y avoir quelqu’un près d’elle ? demanda Angus.
— Parce que, repartit le Père Brown, à moins que ce ne soit un pigeon voyageur, quelqu’un doit lui avoir apporté la lettre.
— Allez-vous prétendre, demanda Flambeau avec feu, que Welkin portait les lettres de son rival à la dame qu’il aimait.
— Oui, dit le prêtre. Welkin portait lui-même les lettres de son rival à cette dame. Vous comprenez, il n’aurait pu faire autrement.
— Oh ! Je ne puis supporter cela plus longtemps, rugit Flambeau. Quel est cet homme ? De quoi a-t-il l’air ? Quel est le déguisement que revêt d’ordinaire un homme mentalement invisible ?
— Il porte un assez beau costume rouge, bleu et or, reprit vivement le prêtre, avec précision, et, sous ce déguisement frappant et même voyant, il pénétra dans les Hymalaya Mansions, sous le regard de quatre paires d’yeux ; il