t-il après un silence, je sais ce que vous avez fait, je puis du moins en deviner la plus grande partie. Lorsque vous avez quitté votre frère, vous étiez secoué par une indignation, d’ailleurs justifiée. Dans un mouvement de rage, vous vous êtes emparé d’un petit marteau, avec la tentation de le frapper pour lui faire rentrer ses blasphèmes dans la bouche. Vous vous êtes ravisé, vous avez glissé le marteau sous votre habit et vous vous êtes précipité dans l’église. Vous avez prié passionnément dans plus d’un endroit, devant le vitrail angélique, sur la plate-forme au-dessus, et sur une plate-forme encore plus élevée, d’où vous pouviez voir le chapeau oriental du colonel ramper dans la cour comme un scarabée vert. Alors, quelque chose s’est brisé dans votre âme et vous avez laissé tomber la foudre de Dieu.
Wilfred porta faiblement la main à la tête et demanda à voix basse :
— Comment savez-vous que son chapeau ressemblait à un scarabée vert ?
— Oh ! cela, dit l’autre avec l’ombre d’un sourire, c’est une affaire de bon sens. Mais, écoutez-moi. Je dis que je sais tout cela, mais personne d’autre ne le saura. C’est à vous d’agir maintenant. Je n’agirai plus ; je scellerai cet entretien du sceau de la confession. Si vous me demandez pourquoi, j’ai beaucoup de raisons, dont une seule vous concerne. Je vous laisse libre d’agir, parce que vous ne vous êtes pas encore enfoncé profondément dans le crime. Vous ne vous êtes pas efforcé de détourner les soupçons