Page:Chesterton - Le Nommé Jeudi, trad. Florence, 1911.djvu/234

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fiques. L’adresse du docteur, en tout cas, était beaucoup plus longue que la missive elle-même, qui se bornait à ceci :

« Qu’advient-il de Martin Tupper, maintenant ? »

— Que veut dire ce vieil original ? demanda Bull et que vous dit-il, à vous, Syme ?

La lettre adressée à Syme était plus longue :

« Personne plus que moi ne regretterait l’intervention de l’archidiacre. J’espère que les choses n’en arriveront pas là. Mais, pour la dernière fois, où sont vos galoches ? C’est impardonnable, à la fin, surtout après ce que l’oncle a dit ! »

Le cocher du Président semblait recouvrer quelque empire sur ses chevaux ; leur allure se modérait, et, dans Edgware Road, les détectives gagnaient de l’avance, quand se produisit une circonstance qui, d’abord, leur parut providentielle. La circulation fut interrompue, à cause d’une pompe à incendie qu’on entendait mugir et qui bientôt fut là, dans un bruit de tonnerre. Mais, d’un bond, Dimanche s’enleva du cab et sauta sur la pompe, qui l’emporta : dans le lointain tumultueux, on le vit qui discutait avec les pompiers étonnés, en prodiguant les gestes explicatifs.

— Suivons toujours ! s’écria Syme : pas moyen qu’il nous échappe, à présent ! On ne peut perdre de vue une pompe à incendie.

Les trois cochers, un moment abasourdis, fouettèrent leurs chevaux, et peu à peu la distance